Les exposés seront présentés sur un format court (15 minutes suivies de 5 minutes d'échange avec le public), le programme des journées laissant suffisament de temps pour discuter avec les différents orateurs.

Un résumé est disponible pour certaines interventions. Les transparents seront également mis en ligne, dans la mesure du possible (icônes par DryIcons).

Remarque : les horaires, l'ordre et les titres des exposés sont encore susceptibles de changer légèrement.

Jeudi 22 septembre

Exposé d'ouverture (10:15 - 11:00)
Comment passer du handicap à l'innovation ? Du signe au geste: la langue des signes au cœur de l'interaction tactile et gestuelle
Session 1 (11:00 - 12:00)
Quelles difficultés pour les interfaces multitouch en magasin ?
Durée de vie d'un geste : génération, reconnaissance et consommation
Ikbel Boulabiar (Canonical & ENST Bretagne)
Aidée par l'évolution de la technologie et l'optimisation des algorithmes, la course vers l'interaction naturelle ne cesse d'évoluer. Mais ce genre d'interaction signifie aussi la compréhension préalable du comportement de l'utilisateur et pouvoir bien correspondre ses entrées vers des actions perceptibles. Dans cet exposé, nous présentons nos travaux sur la simplification de la procédure de reconnaissance des configurations et gestes de la main à travers une caméra. Et nous décrivons le processus suivi lors de notre travail depuis la compréhension des mouvements de l'utilisateur et allant jusqu'à la correspondance des évènements reproduits vers des commandes au système et aux applications.
Tactile : le doigt par les deux bouts
Thomas Pietrzak (Univ. Lille 1)
Session 2 (14:30 - 15:50)
Interaction avec Kinect
Dick Lantim (Sensorit)
Interaction multitouch pour les non-voyants
Se diriger dans un environnement familier n'est pas toujours évident pour un non-voyant. Dans un environnement inconnu a priori, cela devient spécialement difficile. La présentation sous forme de feuille de route séquentielle représente un double problème : elle n’aide pas à appréhender l’environnement de navigation et sollicite grandement les capacités de mémorisation de l’utilisateur. C’est à partir de ce constat que nous avons décidé d’explorer la notion de cartes interactives multimodales (tactile, sonore et gestuelle) manipulables sur table multitouch afin de permettre l’exploration de cartes géographiques pour personnes aveugles.
Une nouvelle interaction tactile et gestuelle basée sur l'acoustique
Multitouch et patrimoine, interagir avec les visiteurs
Session 3 (16:10 - 17:30)
Reconnaissance d'émotions et réalité augmentée: une recherche commune entre Art et Sciences
Alexis Clay (ESTIA)
Mettre en interaction le théâtre, la réalité virtuelle et la recherche en science cognitive
Interfaces gestuelles pour la musique et le spectacle vivant

Vendredi 23 septembre

Session 4 (09:00 - 10:30)
Etude d'usages d'un dispositif interactif en contexte muséal: l'exemple de la table tactile du Musée d'Histoire Naturelle de Lille
Juliette Dalbavie (Univ. Lille 3), Michelle Gellereau (Univ. Lille 3) & Arnaud Waels (Dév-Ô-Cité)
Dans le cadre de l’appel à projets "services numériques culturels innovants 2010" lancé par le Ministère de la Culture et de la Communication, le Pôle culture de la Ville de Lille et le Musée d’Histoire Naturelle se sont engagés dans la conception d’une table tactile numérique interactive permettant de découvrir 1000 échantillons de la collection minéralogique du musée d’Histoire Naturelle de Lille. Réalisée par l’association Dév-ô-Cité, cette table tangible à détection d'objets a pour objectif de valoriser le fonds important de minéraux conservés dans les réserves du musée. La communication expose l’analyse de quelques usages de ce produit numérique innovant, lors des premières visites suivant sa mise en place (Laboratoire GERiiCo Lille3). Cette première étude, fondée sur des observations et des entretiens avec des visiteurs individuels et des groupes scolaires a permis de dégager plusieurs aspects de la valeur ajoutée de la table au regard de l’ensemble du dispositif scénographique ainsi que quelques limites. Nous nous centrerons ici principalement sur trois aspects : l’intérêt de ce type de dispositif pour accéder aux collections non visibles dans le musée, le développement d’une approche esthétique et ludique en plus de son caractère pédagogique, et, contrairement à beaucoup d’idées reçues, la capacité de la table interactive à générer non des usages individuels mais des usages collaboratifs et coopératifs engendrant des rôles différents dans les groupes de visiteurs.
Interaction via le geste sans contact : un retour d'expérience sur la collaboration art-science
Laurent Grisoni (Univ. Lille 1)
Sur le fil conducteur d'une collaboration menée entre l'équipe de recherche MINT (Université Lille 1, CNRS LIFL UMR 8022/IRCICA, INRIA Lille Nord-Europe) et deux étudiants du Fresnoy en vue de l'exposition Panorama 13, nous décrivons une architecture de commande via le geste sans contact. Nous décrirons comment cette architecture a été dérivée dans les deux installations, Damassama (Léonore Mercier) et Monade (Alexandre Maubert). Nous proposerons enfin quelques pistes de travaux et valorisation futurs.
Partage, essaimage et partenariat arts/sciences dans un laboratoire et un département d'enseignement en informatique
Christian Jacquemin (Univ. Paris-Sud)
La thématique VIDA au LIMSI CNRS soutient des collaborations arts/sciences sur le plan de la méthodologie, des contacts, de la coordination et du partage d'expérience (et, donc, n'offre pas de moyens financiers). Officiellement débutée en 2006, elle a soutenu plusieurs projets impliquant artistes, étudiants et chercheurs. Afin de partager cette expérience de collaboration arts/sciences au sein de mon laboratoire et de mon département d'université en informatique et afin de dégager quelques enjeux, je présenterai et analyserai quatre de ces projets art/science de VIDA : - Réalité Augmentée Mobile (Futur en Seine 2009) ; - Encounter (Interactive Art exhibition ACMMM 2010) ; - Toute La Lumière Sur L'Ombre (PICRI 2008-2011) ; - thèse de Sarah Fdili Alaoui (IRCAM/LIMSI 2009-2012). Ces exemples montreront la diversité des modes de collaboration, de valorisation (diffusion scientifique, monstration artistique et développements technologiques), de définition de la propriété des œuvres et de médiation. En m'appuyant sur ces exemples, je dégagerai quelques enjeux récurrents auxquels devons faire face, ainsi que les divers modes de gestion de ces projets ; j'en montrerai les forces et les faiblesses, les richesses et les écueils. Je conclurai par quelques pistes pour le futur concernant la thématique VIDA, les développements arts/sciences sur le Plateau de Saclay et ma position sur les activités dans ce domaine en relation avec d'autres actions arts/sciences dont j'ai connaissance en France ou à l'étranger.
Nouveaux Territoires d'Interactions des Arts et des Sciences
Depuis une dizaine d’années, un nombre grandissant de plateformes arts-sciences se mettent en place en Inde, au Brésil, en Chine, Australie, Europe, Amérique du Nord. Cette mise en place d'outils institutionnels est une relance de démarches antérieures, héritées de l’idée de révolution scientifique et du développement des sciences modernes. Pourquoi favoriser le croisement des arts et des sciences ? Faut-il institutionnaliser les interfaces qui promeuvent ce rapprochement ? De façon pérenne ? Avec quels critères de réussites ? Doit-on imaginer des contextes différents pour les sciences dures et les sciences humaines et les humanités ? Doit-on différencier l’interaction arts-sciences de l’interaction arts-technologies ? Comme l'a souligner J M Levy-Leblond dans son livre "La Science n'est pas l'Art" nous faisons trop souvent des amalgames injustifiés et des promesses illusoires. Les arts et les Sciences ont des objectifs et des méthodes différentes pour construire les connaissances du monde. L'objectif n'est pas de construire une "troisième culture" ou un syncrétisme arts-sciences, mais plutôt de multiplier les approches pour favoriser les collaborations entre les scientifiques et les artistes (toutes disciplines confondues). Il faut alors favoriser l’interdisciplinarité et articuler des objectifs multiples de création qui prennent en comptes les sciences et les technologies d'aujourd’hui, sources d’innovation et de créativité aussi bien en science qu’en art. Les nouvelles directions que prennent aussi bien les arts et les sciences en seront enrichies.
Session 5 (11:00 - 12:30)
Usages performatifs ou participatifs dans l'œuvre interactive
Depuis les années soixante, de multiples artistes explorent les diverses manières d'engager le spectateur dans le processus de création (performances, installations vidéos...). Avec l'intégration de la notion d'interactivité dans l'art, et la technologie qui s'y rapporte, les expositions se veulent de plus en plus participatives. L'auteur sollicite l'action directe du spectateur dans l'œuvre grâce à la manipulation de dispositifs à la fois techniques et esthétiques. Mais, dans le processus de conception et d'écriture d'un dispositif artistique interactif comment anticiper, conditionner et analyser la forme comportementale des spectateurs pour rendre lisible leurs actions face à la machine ? Si la lisibilité du dialogue homme/machine nécessite de prendre en compte les dimensions gestuelles du spectateur et leurs impacts selon l'esthétique propre du dispositif, les arts instrumentaux - et en premier lieu les performances musicales - offrent un champ de références qui pourrait permettre, dans une certaine mesure, d'associer la figure du spectateur à celle de l'interprète.
Installations et œuvres interactives
La majorité des œuvres de Thierry Fournier mettent en jeu le corps et le comportement du spectateur. Le toucher, notamment, intervient dans ses travaux en relation avec le cinéma (Dépli), une série d'œuvres interprétant un paysage (Fenêtre augmentée), le dessin et l'espace (Open Source), la musique (Sirène, Vers Agrippine), un espace d'objets et de son (Frost)... Ce toucher constitue le point de départ d'une implication beaucoup plus large du geste et du corps dans les parcours, les espaces et les temporalités que proposent ses œuvres. A travers une présentation de quelques-uns de ces travaux, Thierry Fournier abordera les enjeux qu'ils soulèvent en termes d'esthétique, de recherche, d'expérimentation et de pratique du spectateur.
Dispositifs : médias 3.0 ? Une nouvelle ère médiatique anticipée par les artistes
Depuis la fin des années soixante, avec, entre autres, l’Art Minimal, les installations vidéos puis les dispositifs interactifs, apparaît le principe d’un art qui implique de plus en plus le public dans la réalisation même des œuvres. Une telle dynamique peut-elle être considérée comme prospective ? N’annonce-t-elle pas la rupture que nous vivons actuellement avec la remise en question du fonctionnement des industries de contenu du XXème siècle au profit de l’avénement du web 2.0 et des réseaux sociaux ? Et même des médias 3.0, ceux qui non seulement se nourriront des contenus de leur public mais surtout de leurs gestes et comportements ?
Musique / Image : articulation et interaction
Autour d'une pierre angulaire musicale, les musiciens d'EZ3kiel n'ont cessé d'ouvrir le champ de leurs investigations, sollicitant les nouvelles technologies à chacun de leur projet. Depuis une dizaine d'années, ils confrontent l'image et le son sur les scènes des musiques amplifiées, au grès des avancées technologiques, et ont imaginé une exposition musicale interactive avec la participation de chercheurs. Des salles de concerts aux espaces d'expositions, réalisant un parcours atypique sur lequel reviendra Yann Nguema musicien et artiste multimédia concepteur des mécaniques poétiques.
Pour une transmission de la pratique des installations : l'exemple de l'installation XY
Vincent Tiffon (Univ. Lille 3) & Romain Bricout (Univ. Lille 3)
Notre communication s'articulera selon deux axes principaux. Nous reviendrons dans un premier temps sur les enjeux théoriques préalables à la conception de l'installation sonore interactive et immersive XY, création collective de l'équipe EDESAC (CEAC/Univ-Lille Nord de France), et ce notamment au travers des problématiques soulevées par le processus d'individuation psychique et collective (G. Simondon), la participation (A. Leroi-Gourhan) ou encore la misère symbolique (B. Stiegler). Dans une seconde partie, nous traiterons plus spécifiquement de la question des rapports entretenus par le geste et le son, ce qui sera l'occasion d'une rapide présentation des catégories gestuelles archétypiques du "g-son", leurs modes de conversion, ainsi que leurs applications directes dans le domaine de la captation du geste.